Un budget qui ne sert que Justin Trudeau
Ottawa, le 16 avril 2024 - Yves-François Blanchet, chef du
Bloc Québécois, ainsi que le député de Bécancour – Nicolet –
Saurel, Louis Plamondon, ont dénoncé un budget d’ingérences
dans les champs de compétence du Québec qui servira bien
davantage les intérêts électoraux de Justin Trudeau que les
citoyens.
« C’est un budget sur le dos du
Québec, une démonstration claire des dommages que le
déséquilibre fiscal et le pouvoir de dépenser combinés
peuvent faire contre la capacité des Québécois à gérer
eux-mêmes leur propre société. Ce n’est pas un budget pour
les Canadiens non plus, alors que l’immense majorité des
sommes liées aux nouvelles annonces claironnées dans les
médias sont ventilées après les prochaines élections. C’est
un budget de promesses électorales qui ne sert que Justin
Trudeau, son maintien au pouvoir immédiat par le NPD et ses
visées électoralistes en 2025. L’exercice ne répond pas aux
attentes du Bloc Québécois sur le soutien des aînés, le
droit de retrait du Québec des ingérences, le logement, le
remboursement de la facture pour les demandeurs d’asile et
la fin du culte voué au pétrole : aucune n’a été respectée.
Le Québec sera contre, donc le Bloc Québécois sera contre »,
a déclaré Yves-François Blanchet.
Ingérence après ingérence
Le budget 2024 est truffé d’ingérences dans les champs de
compétence du Québec qui entraîneront des conflits
juridictionnels à répétition et ralentiront la prestation de
services aux citoyens. Le Bloc Québécois dénonce, entre
autres, l’imposition au Québec et aux municipalités de
priorités fédérales en matière de logement, l’imposition de
conditions en infrastructures sous menace de priver les
provinces des fonds, le financement d’une assurance
médicaments fédérale et de soins dentaires fédéraux,
l’imposition de conditions à Hydro-Québec pour l’obtention
d’un crédit d’impôt, ainsi que l’annonce d’un projet de loi
sur des normes pancanadiennes de soins de longue durée.
« On jurerait un budget provincial. Or, pendant que les
libéraux jouent aux apprentis-sorciers dans les champs de
compétence du Québec, on est en droit de se demander qui
s’occupe des domaines de juridiction fédérale comme la
gestion des frontières, la hausse des pensions de vieillesse
ou l’assurance-emploi, par exemple. À la lecture du budget,
on n’a pas la réponse », a déploré Louis
Plamondon.
Des promesses électorales
Les libéraux avaient déjà effeuillé dans les médias les
principales mesures du budget, notamment en matière de
logement, d’infrastructures, et de défense. Or, la majorité
des sommes promises sont prévues pour 2026-2027 et les
années suivantes, bien au-delà de la date butoir pour les
élections fédérales. Par exemple, 97 % du 1,1 milliard
consacré à accélérer la construction d’appartements est
budgété après l’élection, tout comme 91 % du 1,5 milliard
prévu dans le nouveau Fonds pour les infrastructures liées
au logement. Il en va de même pour 88 % des sommes promises
avec l’assurance médicaments, 88 % du soutien à la recherche
et 87,5 % des sommes pour renforcer l’avantage du Canada en
intelligence artificielle. Des 73 milliards promis en
réinvestissement dans la défense sur 20 ans, moins de deux
sont budgétés avant l’élection. «
Cet exercice n’est pas un budget, c’est la plateforme
électorale des libéraux. Ce n’est pas un plan de
redressement de l’économie canadienne, c’est au mieux un
plan de redressement des sondages faméliques de Justin
Trudeau », a illustré le député de Bécancour –
Nicolet – Saurel.
La fin du fédéralisme
Le budget 2024 marquera le moment où le gouvernement Trudeau
a officialisé sa volonté de fer de gouverner sans égard pour
les champs de compétence et d’imposer aux provinces les
priorités d’Ottawa. « Ce budget
marque la fin du fédéralisme. Plus que jamais, le fédéral
s’improvise maître d’œuvre des compétences québécoises,
provinciales et municipales. Il utilise son pouvoir de
dépenser pour prendre en otage le Québec, les provinces et
les municipalités avec l’argent des contribuables. Du «
maîtres chez nous » des Québécois, on glisse vers un fédéral
« maître partout ». Nous aurons le choix :
laisser le fédéral et la nation voisine dicter d’en haut ses
priorités et faire à notre place nos choix de société à même
notre argent. Ou choisir d’assumer pleinement notre entière
souveraineté », a conclu Louis Plamondon.
Bureau du député Louis Plamondon |